1 – Quelle est votre position sur l’actuelle réforme des rythmes scolaires précisée par le décret n°2013-77 du 24 janvier 2013 ?
Nous sommes favorables à la réforme des rythmes scolaires, mais nous sommes déçus d’une part des moyens financiers pour sa mise en œuvre et d’autre part sur le contenu pédagogique du temps périscolaire, une simple ouverture vers des acteurs en dehors de l’école (ce qui est une bonne chose par ailleurs) ne suffisant pas. Pour que le temps périscolaire ne se résume pas à un « passe temps », il faut plus de moyens et de la substance: c’est le sens de notre projet « Amadeus » pour nos écoles.Sinon, la réforme restera une occasion gâchée!
2 – Si vous êtes élu(e)s, reviendrez-vous sur les choix d’organisation imposés par l’actuelle municipalité ? Notamment sur les horaires de début et de fin de classe, sur la durée de la pause méridienne, sur l’organisation mise en place le mercredi ?
Certaines choix d’organisation de l’actuelle municipalité seront changés si nous sommes élus,notamment trouver une solution pour étendre l’accueil des parents qui viennent chercher leurs enfants le mercredi midi, même si cela nécessite plus de personnels (l’idéal serait jusqu’à 12 h 30). Toutefois, les adaptations depuis septembre 2013 des parents, des associations, des CLSH et centre de loisirs…imposent à mon équipe d’y réfléchir à deux fois avant de changer l’organisation mise en place. Les réflexions du comité de suivi d’octobre 2013, de janvier et de juin 2014 seront là pour aiguiller l’action de l’équipe municipale.
3 – Vous engagez-vous à prendre en compte les demandes des enseignants, des agents de la ville,des associations et des parents ? Quelle organisation proposez-vous pour parvenir à une réelle prise en compte des aspirations de ces acteurs, y compris dans le cadre du Projet Éducatif Local ?
Nous nous engageons à prendre en compte les demandes et les remarques de tous ceux qui ont soin de permettre à nos enfants de grandir dans notre ville dans les meilleures conditions. Nous bénéficierons des réflexions faites depuis septembre 2013 et nous n’excluons pas de nous inspirer d’autres villes.
4 – Quels moyens, financiers et humains, vous engagez-vous à mobiliser pour parvenir à une meilleure application de la réforme ?
Nous sommes plus que septiques sur les choix budgétaires des trois dernières décennies, notamment en matière de politique culturelle, voulant faire de Rennes une vitrine à l’internationale dans la compétition mondialisée des métropoles. Une redirection des budgets se fera dès 2015 en fonction d’un critère simple: l’école maternelle et primaire doit être mieux fournie financièrement.
5 – Les écoles publiques de Rennes présentent des caractéristiques très différentes les unes des autres, que ce soit en terme de locaux et d’infrastructures, de nombre de classes, de taux de fréquentation de la cantine, ou encore de participation des enfants aux ateliers complémentaires. Comment envisagez-vous de traiter cette diversité pour que chaque école tire le meilleur parti de la réforme des rythmes scolaires ?
En partie, le projet Amadeus que nous défendons y répond. Il consiste à faire que chaque enfant puisse apprendre d’un instrument et ce au sein d’un orchestre avec ses camardes de classe. Il crée un environnement favorable à la rigueur et à la discipline intérieure nécessaire à la construction de l’individu en même temps qu’une joie profonde de faire avec l’autre quelque chose de beau, une œuvre collective obligeant à l’écoute de l’autre: pour toutes ces raisons, ce sera l’activité périscolaire première des écoles rennaises. L’opéra, l’Orchestre Symphonique de Bretagne et le futur conservatoire du Blosne seront mobilisés pour cette grande initiative.
6 -Les horaires fixés pour l’année scolaire 2013 ont en partie été imposés par des contraintes matérielles liées aux capacités de restauration de certaines écoles, qui ont conduit à un allongement de la pause méridienne. Seriez-vous prêts à engager des travaux d’aménagement des restaurants scolaires pour lever ces contraintes ?
Concernant le besoin de places de cantines, un réel tableau d’ensemble doit être rapidement fait.Trois services par repas comme dans certaines cantines ne doit pas devenir la règle. Cette réflexion doit se penser sur le temps long car, dans les années à venir, le nombre d’enfants scolarisés dans les écoles primaires ira grandissant.
7 – Depuis la rentrée 2013, seuls les enfants fréquentant le centre de loisirs sont autorisés à fréquenter la restauration scolaire le mercredi midi, sans possibilité pour les parents ou les associations de les récupérer avant 16h30 ? Envisagez-vous de revenir sur cette contrainte forte imposée aux familles, qui pénalise également les centres de loisirs associatifs ?Envisagez-vous d’ouvrir le mercredi plus de cantines afin d’éviter des déplacements inutiles aux enfants ?
On arrive là en pleine contradiction. Vu que le mercredi matin est réservé désormais aux cours, il n’est pas difficile d’imaginer que certains enfants peuvent avoir des devoirs à faire ou des leçons à apprendre pour le lendemain. Mais s’ils sont au centre de loisirs, ils ne pourront pas les faire! Cette contradiction doit être résolue et vite: un dialogue constructif doit aider à en sortir. La question de l’ouverture des cantines est conditionnée à un tableau d’ensemble des besoins à réaliser au plus vite.
8 – La plupart des écoles maternelles rennaises dressent un bilan négatif de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires pour les enfants de maternelle (fatigue accrue des enfants,déjeuner trop tardif, problématiques de sieste…). Avez-vous connaissance des ces problématiques et quelles solutions envisagez-vous de mettre en place pour y répondre?
Les enfants de maternelles sont effectivement les plus touchés par la fatigue scolaire. La plupart des psychologues spécialistes de la petite enfance reconnaissent que, chez eux, le bruit est la première cause de fatigue. Les activités calmes d’une part, et une meilleure organisation des siestes d’autre part doivent aider à un retour à la sérénité. Par ailleurs, le temps du matin est plus propice aux activités strictement intellectuelles, celles de dépenses sportives l’après midi. L’organisation de la journée doit dans la mesure du possible le prendre en compte. C’est un peu de manière amusée(mais sans nostalgie aucune) que le souvenir de « l’école de Marie Curie » aux enfants de ses amis scientifiques nous parvient: une large part au sport et à la découverte des espèces végétales et animales l’après midi, tandis que les matins les cours de science et de français prenaient une large part…
9 – Quelles améliorations pensez-vous apporter à la qualité des repas dans les cantines scolaires, de sorte qu’à l’équilibre nutritionnel s’ajoute un intérêt gustatif et que la Ville de Rennes contribue de manière plus importante au développement durable (produits bio et circuits courts) ?
Nous sommes favorables à ce que la cantine puisse éduquer le goût des enfants, en leur faisant découvrir des nouveaux horizons gustatives. Des thèmes à la semaine ou sur une période de un,deux ou trois jours peuvent être mis en place soit pour faire découvrir des plats d’une région de France (comme les départements d’outre mer par exemple) soit des repas d’un pays du monde. Par ailleurs, les industries agro-alimentaires, pour des raisons de profits financiers à court terme, ont eux une politique du goût basé sur l’ajout de sucres ou d’épices (sel) dans les aliments produits. Nos cantines ne doivent pas accepter cette logique et offrir à nos enfants une alternative gustative.
10 – Concrètement, comment comptez-vous rendre effective d’une part la mise en place des droits d’information et d’expression de tous les parents et d’autre part la coopération entre les parents et l’école à Rennes ?
Une meilleur lisibilité/visibilité des informations (notamment celles concernant les ateliers périscolaires) doit être réalisée. Prendre un exemple témoin à côté d’un déroulé explicatif formel peut aider, en plus d’avoir des panneaux d’affichage mieux situés. Mais il faut aussi que les parents d’élèves soient plus nombreux à s’impliquer dans l’école, il faut ici un changement des habitudes qui n’est plus le seul fait de l’école mais le fait d’un projet de société d’ensemble que nous défendons à Solidarité et Progrès. Pour en donner un aperçu sans sortir du sujet de l’école et du rapport entre les parents et l’école de leurs enfants, l’équipe municipale Solidarité et progrès défendra l’expérimentation des petits ateliers de philo en classes de maternelles et élémentaires comme à La Mée sur Seine, contribuant à recréer un dialogue de qualité entre l’enfant, les parents et l’école.
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